jeudi 6 janvier 2022

Vacances à Hokkaido

J'enfile mon bol de nouilles aux algues rituel à Shima no eki avant de tracer en scooter rejoindre Arnaud à l'aéroport. Je le retouve dans un même degré d'excitation que moi et escorté par Yagi-chan. Direction: Hokkaido, le grand Nord japonais, pour mon deuxième séjour depuis Sapporo il y a sept ans.


Après une escale crème glaçé à Naha, nous embarquons un vol low cost direct pour l'aéroport Shin Chitose de Sapporo, arrivée prévue à 19h30.


Les températures négatives n'auront finalement rien de redoutable, préparés que nous sommes avec nos bonnets acquis, pour ma part gratuitement au centre de recyclage de Miyako, spécialement pour l'occasion:


Deux bonnes heures de trajet en voiture de location plus tard (l'infaillible Toyota Roomy), sans glissade graçe au freinage moteur et aux pneux neige dernier cri, nous arrivons enfin à notre auberge louée pour trois nuits.


Notre excitation en franchissant la porte devait être trop sonore, car le seul autre occupant nous accueille à travers la porte de sa chambre d'un "Be quiet, please!" Nous comptions de toute façon explorer les rues alentours à la recherche d'un troquet où nous réchauffer et rencontrer des locaux.

Après quelques centaines de mètres de devantures fermées et pas âme qui vive, nous rebroussons chemin, quelque peu démotivés par les bourrasques de vent glacial et le froid qui gagne nos orteils à travers la toile de nos tennis. Mais l'enseigne du conbini Lawson dans l'autre direction nous fait reprendre espoir, et en s'y dirigeant mon oeil croise de l'autre côté de la rue cet immanquable signe du destin: l'affichage en néon "King of Night".

En passant la porte nous découvrons le gérant, Goji, un grand type costaud aux longs cheveux noirs, s'égosillant au micro sur du hard métal japonais. Après avoir vécu plusieurs années à Sapporo il est rentré ici pour fonder son bar et tenir companie à son père. Il aime la conduite, la pêche, et le karaoké. Il nous expliquera qu'à cause de la pandémie la plupart des auberges et bistrots du coin ont mit la clef sous la porte, et que nous aurions plus de chances de socialiser à Niseko ou Kuchan, plus à l'Ouest. Nous nous réchauffons au saké chaud, par verres petits mais nombreux, pendant que Goji et deux autres clients assis au comptoir, un homme et une femme locals, se passent le micro pour pousser la chansonette.

De retour à l'auberge, la décision est prise de faire nos sacs le lendemain pour passer la nuit dans un endroit plus animé.