jeudi 30 juin 2016

mercredi 29 juin 2016

Misae champuru

Par Chef Nico (auteur invité et charismatique):


Misae est une vraie Okinawaienne : contraste de sourires à profusion sur caractère bien trempé, style de vie accordé avec la pratique du karaté (en "world class" me précise-t-on) à 68 ans révolus...

Et donc bien évidemment : Misae refuse catégoriquement de faire dégorger le goya avec du sel pour en atténuer l'amertume avant préparation. "もったない" (pas de gâchis) selon elle, ce qui est plutôt vrai. Les nutriments contenus dans le jus du "melon" vert étant semble-t-il une des raisons de la santé et espérance de vie locale.

Comment choisir son goya ?
La couleur foncée indique l'amertume, et donc la présence des bons éléments ; pas de trop grosses irrégularités en surface.
Pas trop gros, pas trop mou, ce dernier critère correspondant à la maturité.

Comment couper son goya ?
On commence évidemment pour l'évider, puis : lamelles fines : l'amertume est atténuée tout en conservant sa saveur, mangé cru ou sauté comme pour le champuru.
donner plus d'épaisseur apporte une texture en bouche plus "croquante", plus adapté pour mariner dans de la sauce soja par exemple, ou encore en salade. Si vous n'êtes pas d'Okinawa, dégorgez auparavant. Vraiment. Pas de honte, ils font pareil à la Réunion. râper, et presser pour récupérer l'intégralité du jus, un peu de jus de citron et miel pour réaliser un Goya juice que vous coupez à l'eau et servez frais.

LE MISAE CHAMPURU

c'est un peu le terme local qui désigne ni plus ni moins le méli mélo. On prend un ingrédient de base et on fait revenir avec ce qu'on a.

Déchaînez vous.

1. Misae utilise une huile d'olive dans laquelle macère pendant plusieurs jours de l'ail émincé. Faites au mieux.
2. Du shimadofu en blocs pas trop gros pas trop petits à faire revenir avec l'huile. Pour les gens du Japon le momen tofu fera parfaitement l'affaire.
3. On est à Okinawa, on est colonisés, mais on est peace : On prend du bon gros SPAM américain dégueulasse coupé en lamelles que l'on rajoute dans la poêle. Si vous avez du respect pour vous même, utiliser de la vraie viande ne sera que meilleur.
4. On rajoute la goya. Si t'as pas encore remué à ce stade je te conseille le mcdrive.
5. Assaisonement léger : de la tsuyu ou une shoyu pas trop forte éventuellement coupé à l'eau, à raison de petite quantité. Un dashi type bœuf pour embellir le tout.

6. Ajouter des œufs préalablement battus, couvrir.
A déguster comme sur la photo, en awamorisant la soirée.



PS: Faut dire que l'awamori les vrais le serve en théières du charisme.
Et l'autre truc c'est du mozuku avec jus de shikwasa.

Comment ne pas obtenir un visa pour le Japon, ou La mauvaise réputation

Je rencontrais Ichiho à l'été 2014, au cours d'un périple d'une semaine sur l'île de Miyako (宮古島 miyakojima) avec une amie de Naha et six autres voyageurs. Nous campions sur la plage d'Aragusuku et notre amie, qui avait vécu trois ans sur l'île, était notre guide. Elle nous présenta son amie Ichiho qui managais un café et qui, aprenant mon état de barman sur l'île principale, m'incita à rester en contact pour venir, un jour, travailler avec elle.

Laissant rarement une invitation sans réponse, je décidais de venir effectivement travailler à son café un an plus tard, en juillet 2015. Elle me fit rencontrer le patron, qui valida l'embauche. J'y travaillais pendant deux mois, avec Ichiho comme manager et Erika sa seconde, une joyeuse équipe assurant le bon fonctionnement du lieu du matin au soir, ne chômant pas pour servir les trois repas de la journée, smoothies, café et jus de fruits frais, toujours dans la bonne humeur. J’emménageais rapidement chez Erika, qui vit dans un grand appartement de fonction avec deux chambres dont une inutilisée qui devint la mienne pour l'été. Je me fis apprécier comme hôte propre et respectueux, faisant le ménage et la cuisine pour Erika, et promenant sa chienne.

L'expérience fût si bonne que je m'enquérais auprès de Ichiho de la possibilité d'embauche à plus long terme, qui nécessiterais une demande de visa professionnel de la part de l'entreprise auprès du bureau local d'immigration (constitué ici d'un unique fonctionnaire). L'entreprise m'enverrai ensuite le graal de tout demandeur de visa, le Certificate of Eligibility, que j'irais fièrement présenter à l'ambassade du Japon en France pour me voir délivrer le visa professionnel d'un an renouvelable. Le patron fût prompt à accepter la procédure, et tout le monde me félicita solennellement.

Peu avant mon retour en France, Erika me prévint tout de fois qu'en devenant employé de l'entreprise (会社員 kaishain), je devrais moduler mon comportement privé, car ma réputation sur l'île affecterais celle de l'entreprise. En effet Erika regrettait ma fréquentation d'individus par trop festifs, et mon image souffrait de ce qu'aucuns percevaient comme une certaine tendance aux romances frivoles. Il conviendrait donc de soigner mon image sociale en réduisant ces tendances, pour ne pas endommager l'image de l'entreprise dont je deviendrait employé. Je ne fis à l'époque que peu de cas de cet avertissement, car, d'une part, je n'apprécia guère que l'on me fasse la morale, et d'autre part, il était clair que je continuerais à agir le plus librement du monde dans mes activités extraprofessionnelles.

C'est Ichiho qui se chargeait des démarches. Elle me montra même les papiers récupérés au bureau d'immigration, et m'informa qu'elle devrait me trouver un statut bien particulier, correspondant à une position professionnelle affectable à un étranger (chef, traducteur etc.) - et, j'imagine, pas de n'importe quelle nationalité; mais en tant que Français j'ai la chance de ne souffrir d'aucun stéréotype négatif. Pour exprimer la difficulté d'obtenir un visa, Ichiho me rapporta aussi que, le nombre de ces statuts étant restreint selon la taille de la ville, le fonctionnaire avait prévenu que je ferais mieux de tenter ma chance à Tokyo.

Nous avions convenu que j'embaucherais en janvier. Mais quand vint le premier mois de l'année, c'est moi qui dût la contacter par messenger, pour m'entendre dire que je devrais en fait attendre avril, car les démarches prenaient plus de temps que prévu. En avril, je la contactais de nouveau, et elle me demanda d'attendre encore un peu et que, au fait, elle quitterais la boîte à la fin du mois. Ainsi, le café ne serait plus, à moins que je vienne la remplacer comme manager. Je répondis qu'avec plaisir, et ce dès réception du sacro-saint Certificate of Eligibility. Mais quelques messages plus tard, tout en réitérant l'invitation, elle déplora que l'entreprise ce pouvait finalement pas m'obtenir de visa, et que je devrais donc trouver un autre moyen pour l'obtenir.

Réalisant alors que j'aurais peut-être mieux fait d'être en contact direct avec le patron, je décidais de lui composer un message en forme d'ultime recours. Je résumais en détail toute la situation, et concluais en lui demandant de bien vouloir me faire parvenir au moins une promesse d'embauche, que je pourrais utiliser pour faire la demande de visa par moi-même. Je montrais la réponse du patron à une amie japonaise, qui fût d'accord pour la qualifier d'"horrible" (酷い hidoi): un "Non" sec et brutal.

Je ne m'en offusqua guère plus longtemps, et me laissai emporter par cette envie irrésistible de rejoindre l'île. J'acheta mon aller simple pour trois semaines plus tard, le début du mois de mai.

Je fût accueilli de nouveau à bras ouvert par Erika, et son colocataire et collègue avec qui je partageais la chambre. Je ne pût dissimuler longtemps ma frustration de n'avoir pas obtenu le visa promit par son patron, qui n'a semble-t-il pas fait le nécessaire. Mais selon elle il n'en était rien. Même quand je lui montra notre bref échange, elle insista qu'il s'agissait d'un "problème de communication". Et d'accuser Ichiho, désormais absente de l'entreprise, de ne pas avoir fait aboutir les démarches.

Bien que perplexe, j'accepta pour le moment cette version des faits. Quelques semaines plus tard, je m'étais trouvé un job, et j'avais déjà acheté mon billet de retour, délimitant le nombre de jours passés ici, dont je ne profiterais ainsi que plus pleinement. Mais l'affaire continua de m'intéresser, dans la mesure où les impressions et déclarations contradictoires m'empêchaient de l'élucider. En surfant au large de la plage de Yoshino, je surprit une conversation de l'ami Ken, qui, après m'avoir salué, se tourna vers un autre surfer pour me présenter: "Il travaillait au Painagama Cafe, mais il a du arrêter car il s'amusait trop (avec les filles)" Non mais c'est une blague! C'est en tout cas la théorie de Nico à qui je rapporte l'anecdote. Une réputation de Don Juan aurait-elle vraiment desservie mon embauche alors que celle-ci semblait décidée à l'issu de mes deux mois sur l'île?

Ce n'est que lundi soir dernier que j'ai enfin rencontré Ichiho, pour la première fois depuis mon retour. Elle s'enquit de mes activités à Miyako, puis, sans transition, s'exprima sur ma "vie privé", qu'il faudrait que je "change", alors que sur le plan professionnel je serais irréprochable. Lorsque je mentionna la difficulté de m'obtenir un visa, elle m'avoua que ce serait non pas le patron mais son second, Makoto-san, qui y aurait mit son veto.

J'allais donc poser franchement la question à Makoto le lendemain - est-ce qu'il avait vraiment eu des inquiétudes qui l'auraient incité à s'opposer à mon embauche? Et si oui, qu'elles en étaient la nature? Il nia en bloc, insistant qu'il n'opposait en rien que je travaille au café, protestant d'un air compatissant et penaud: "on t'as même laissé dessiner les nouveaux menus récemment!" (un "travail" non rémunéré que j'ai fait pour faire plaisir à Erika). Au passage, la formulation de Makoto ("on t'as laissé") identifie le travail à une faveur accordé par l'entreprise au travailleur. Dans un effet wellesien de la victoire idéologique du néolibéralisme, l'effort des travailleurs leur est complètement reniée, et, pire, inversée par rapport à la contribution de l'employeur dans l'échelle de valeurs.

J'appris le soir même par Erika qu'il appela ensuite Ichiho pour l'incendier, et de compatir... avec Makoto. Cette défense inconditionnelle de ses supérieurs hiérarchiques confirme l'endoctrinement aveugle d'Erika à la cause de "son" entreprise. Pour m'en persuader de la bonne volonté, elle ajouta qu'elle pourrait sans problème soutenir de nouveau ma candidature auprès du patron, dont elle est proche. Mais je déclinais poliment, préférant oublier cette entreprise, dont la parole des membres me paraissait désormais douteuse.

Je ne peux pas être définitivement sûr des raisons pour lesquels je n'ai pas obtenu de visa (doute qui érode malheureusement ma confiance pour mes anciens collègues et, pensais-je naïvement, ami-e-s). Mais il semblerait bien que ce soient des considérations d'ordre privé, un jugement sur mon comportement et mes valeurs personnelles, qui aient aboutit à mon rejet de cette entreprise. Cette décision indique une intrusion qui me semble délétère de l'entreprise dans la vie privé de ses employés, en forme de contrôle insidieux et culpabilisant.

La liberté individuelle est ici réduite au profit de l'image de l'entreprise et de la vie en son sein, régie par le patron et les cadres dirigeants.

mardi 28 juin 2016

Risotto au kabotcha

(recette inspirée par Chef Nico)

Faire revenir les légumes que vous avez marre de voir dans votre frigo (ici oignon, poivron vert et aubergine).

Avec les kabotcha, pour donner un sens au nom de la recette.

Salez, sucrez. Réservez le poivre pour la fin, parce que ça brûle. Déglacez avec de l'awamori qui avait déjà cinq ans d'âge quand la copine qui vous l'a offerte était au lycée. D'ailleurs sa photo de classe est étiquettée dessus.

Ajouter le riz, suffisament de dashi pour recouvrir le tout, couvrez et passez à feu doux.

Nourrissez régulièrement de dashi jusqu'à cuisson al dente du riz.

Décorez de poudre karashi, lamelles de shiso et katsuobushi.



Déesse (vidéo)



Et la vidéo de Keisuke:


Déesse




Dans ma religion elle est la divinité protectrice de la mer.

Son aura angélique diffuse autour d'elle,

la paix.



lundi 27 juin 2016

Maja Point



Le port de Maja est bâti à proximité de deux power spots, des endroits que la croyance locale associe à des divinités, dont cette protubérence montagneuse.



De la plage de Maja, on peut entrer dans l'eau grâce à cet amoncellement de tétrapodes, pour accéder directement aux profondeurs.





Elles provoquent exaltation et parfois une certaine angoisse. Il est connu que les requins viennent régulièrement se nourrir dans ces eaux.


Ainsi certains préfèrent louer les services d'un guide qui les surveillera en permanence de son kayak.




En bonus, la vidéo de Keisuke:




dimanche 26 juin 2016

Carton jaune

Hier soir, nous nous donnons rendez-vous avec Yagi à son QG, à savoir le bistrot Gyoza & Beer. En entrant, je croise le regard d'une jeune femme qui semble irritée par l'irruption de Yagi. Les autres personnes présentes sont le patron, Masaki-san, d'humeur joyeuse. Et une employée, Kazu-chan, qui est en congé aujourd'hui et est venue se détendre avec la jeune femme en question, Keiko-chan, ancienne employée de Gyoza & Beer.

Le patron nous sert nos bières et Yagi, après s'être désaltéré, me révèle qu'il s'est passé avec Keiko-chan "la même chose qu'avec Mae-chan", à savoir qu'il a été très insistant avec la belle. Ils s'entendaient d'abord bien - ou, devrait-on dire, elle acceptait sa présence en tant que client - les premières fois qu'il venait la voir au Goyza & Beer. Puis, de son propre aveu, il a commencé à trop venir. Et elle en a eu marre. Et elle a choisit de cesser tout faux-semblant et d'afficher son indifférence en cessant toute forme de communication. Exactement comme Mae-chan.

Nous sommes maintenant assis face à Keiko et Kazu, séparés par la grande table commune d'environ un mètre et demi de large. Et Yagi ne peut s'empêcher de continuer à importuner Keiko: il veut sans cesse trinquer avec elle, la regarde avec gourmandise et s'exclame à quel point il l'a trouve belle. Elle trinque une première fois avec le verre de whisky soda qu'il vient de lui payer, puis refuse, et finit par s'enfermer dans un mutisme irrité en pianotant sur son smartphone.

Tout le long, Kazu-chan, pour offrir une protection symbolique à son amie, garde son bras tendu devant elle, et exprimant avec force formules de politesse, son absence de désir de communiquer avec le relou. Ce manège, que j'observe avec intérêt, dure une bonne demi-heure. Comment peuvent-elles supporter ainsi l'insistance de Yagi, ses yeux rivés avec indécence?

Kazu m'offre une piste de compréhension en me parlant des girls bar. Elle apprécie ces endroits où les hommes payent pour être en compagnie de femmes qui leur font la conversation et boivent avec eux, car les femmes japonaises seraient "timide". Je me méprend sur le sens qu'elle donne au mot: "Timide? Ainsi les girls bars seraient un moyen pour les filles de rencontrer des hommes ?!" "Pas exactement", me lance-t-elle évasivement avant de continuant son rôle de protection envers Yagi. Il semble plus probable que Kazu ait employé "timide"  comme un euphémisme de la résignation des femmes face à cette forme d'interaction centrée autour du désir masculin: Elles n'oseraient pas rejeter frontalement les avances importunes d'hommes non désirés, préférant, comme nous le voyons ici, le refus poli ou le mutisme. Mais, même cette sratégie ultime de refus de communiquer, n'équivalent pas sur la scène des interactions sociales à un rejet franc, reste source de frustration pour l'homme, qui continue de percevoir la possibilité d'un rapprochement.

Les girls bars offriraient aux femmes un certain contrôle sur cette forme d'interaction, en l'inscrivant dans un lieu et une temporalité donnés, et en la mettant en scène. Effectivement, aux demandes répétées de Yagi ("Ah, j'aimerais bien boire une bière servie par Keiko!""Comme la bière était bonne quand elle était servie par Keiko!"), Kazu répète que "ceci n'est pas un girls bar", "Keiko ne travaille plus ici", "Keiko n'est pas au travail maintenant, elle est sur son temps privé", ponctué de nombreux remerciements et excuses hyper formalisées.

J'écourte l'embarras des demoiselles en nous excusant. Nous prendrions bien une dernière mousse au Bockly's, un sympathique bar à cocktails. Mais le patron refuse Yagi car "il a déjà reçu deux cartons jaunes!" Le voyant bien éméché, il préfère lui refuser l'entrée ce soir pour ne pas le voir importuner de nouveau la clientèle féminine et devoir lui asséner une interdiction définitive. Le comportement de Yagi donne raison au patron: il l'ignore et s'asseoit à une table à côté de deux demoiselles en me lançant des: "Allez, c'est bon! Viens t'asseoir!", puis, d'un sourire lubrique, scrutant ostensiblement ses voisines de tables: "Ah c'est bien fréquenté ici, hein!" et, pensant à haute voix: "Qu'elles sont jolies...". Cela suffit à me convaincre de le prendre par l'épaule pour prendre la direction d'un autre troquet. Un peu plus loin nous passons devant Santal, mais là c'est bel et bien le carton rouge qu'il a reçu à cause de sa trop grande insistance auprès de Mae-chan.

A continuer ainsi, il ne lui restera bientôt plus que les girls bars comme lieux de socialisation avec la gente féminine.

Et la plage.

jeudi 23 juin 2016

Plage de Funakusu et plage de La Corde


La plage de Funakusu est la plus fréquentée de l'île d'Ikema.


Les poissons, peu farouche, y sont imédiatement visibles même là où l'eau est peu profonde, comme à peu près partout ailleurs à Miyako.



Les Japonais se protègent généralement du soleil, en portant des vêtements longs et couvre-chefs dans l'eau, et à l'aide de tentes sur la plage.



En se garant un peu plus loin, on trouve une autre plage dans le prolongement de Funakusu, mais bien moins fréquentée. Cette corde, par laquelle on y accède, suffirait donc à décourager les touristes?




On y longe tout le long de la falaise des récifs magnifiques



Et on peut même s'aventurer à quelques profondeurs pour y croiser des créatures plus difficilement décelables.










Pensée positive

Cette nuit je fis abstraction des infernaux bruits de casseroles et de l'odeur d'huile, pour écouter mes pensées. En cuisants mes omelettes carrées - trois à la fois -, je m'approchais au plus près des fourneaux brûlants et chronométrais mon temps optimal de transpiration entre chaque goulée d'eau. Sauna rémunéré. Parfait pour mon objectif de perdre cinq kilos conseillé par Ken, mon senpai de surf.

Il n'y a nulle part où j'aimerais mieux être, il n'y a nulle part où j'aimerais mieux être.

Ainsi toute situation, si à-priori désagréable soit-elle, peut-être vu sous l'angle de ses effets positifs. On pourrait par contre reprocher à la pensée positive de conduire à un dangereux aveuglement, qui conduirait à accepter n'importe quelle situation et abus envers sa personne.

Il convient alors, cela va de soi, de considérer la pensée positive sous un angle... positif.

Keisuke et Akiko


A ses 18 ans, Keisuke choisit de ne pas perpétuer la tradition familiale en n'entrant pas, comme son père et son grand-père avant lui, dans la Police Nationale. A la place, il enseigne la danse hip-hop aux enfants. Suite à un accident, des problèmes de dos l'incite à se reconvertir dans le graphisme il y a quatre ans. Il quitte son Akita natal et part vivre sur l'île d'Ishigaki, où il fabrique des prospectus publicitaires pour les hôtels, et se lance dans l'écriture de blogs rémunérée.

Akiko, 22 ans, travaillait dans un club à hôtesses (キャバクラ kyabakura) à Akita, où elle rencontre Keisuke il y a un an, alors qu'il rentrait d'Ishigaki. Elle décide de partir vivre avec lui à Miyako, tout en prenant part à l'activité professionnelle de Keisuke. En plus de leur offrir une liberté de mouvement et d'emploi du temps, à raison de 30 yens en moyenne par clic, la multiplication de blogs et de chaînes youtube leur assure un revenu confortable.

Donnez-leur vos clics!

La chaîne youube de Keisuke: Okinawa Lifestyle - Keisuke Kato

dimanche 19 juin 2016

Tortue de mer




Sea turtle
海亀
Rencontrée à la plage de Aragusuku, dim. 19 juin 2016 à 20h03

samedi 18 juin 2016

Miyako Rock Fest 2016 (Plage de Tsuriba)


Scott Murphy, natif de Chicago et qui vit à Tokyo depuis un an et demi, bassiste du groupe Mono Eyes.


Le Miyako Island Rock Festival a lieu tous les ans sur la plage de Tsuriba.


Nous pensons d'abord nous infiltrer jusqu'à la scène par la mer. Mais Hitoshi vient nous rappeler à l'ordre sur son stand-up paddle: il serait dangereux de nager trop loin à cause des courants.






Finalement nous accédons au backstage sans difficultés.




Tomoya Kanki, le batteur de One OK Rock.


Et ses tatouages impeccables.


Le groupe Tokyo Ska Paradise Orchestra.






mercredi 15 juin 2016

Tare

Le tare est la sauce qui sert notamment à préparer le tonkatsu (porc pâné) ou à agrémenter les yakitori (brochettes de poulet).

Verser la même proportion de sucre, sauce de soja, ryourishuu (saké de cuisine) et mirin dans une casserole. Porter à ébullition puis attendre quelques minutes jusqu'à évaporation de l'alcool.

Akiyo-chan


Akiyo-chan est de Miyako. Chef de chantier dans le BTP, il ne réside que trois mois de l'année ici; le reste du temps il voyage pour affaires dans tout le Japon.

Pour lui les bases militaires américaines sont nécessaires pour dissuader l'envahisseur chinois, malgré les quelques troubles occasionnés.

Au lycée, il y a près de quarante ans, il s'est fait arrêté plusieurs fois pour bagarres à l'arme blanche et jeux d'argent (dés et hanafuda).

Il habitait là, dans le centre de Hirara, lorsqu'il n'y avait pas encore d'hôtels ni de digue pour accueillir les touristes, ni de bateau de croisière lâchant des groupes de Chinois pendant deux heures tous les mercredis. Seulement quelques habitations et la nature.

Maintenant l'île est "ouverte" au tourisme et les jeunes ne font plus trop de vagues.




dimanche 12 juin 2016

Comment reconnaître un yakuza



Il porte des chemises à manches longues et des pantalons qui descendent aux chevilles pour dissimuler ses tatouages caractéristiques.
Il te dit que toi ou ton pote ressemble à un des acteurs du Parrain, puis il passe la BO du film chanté par un Japonais sur sa tablette.
Il te demande si dans ton pays tu appartiens à une bande ou au milieu.
Il te demande si tu connais des yakuzas.
Il joue au hanafuda.
Il t'offre à boire et à manger, dans un restaurant où seul les locaux vont, excentré dans une ruelle sombre.
A table, il énumère ses amis emprisonnés.
Pour rire, il prend ta main et t'indique l'endroit précis où il faudrait sectionner la phalange en cas de faute.

Les yakuzas sont initialement très amicaux avec les étrangers, leurs offrant boissons et repas fastueux (plateaux de sashimis, steaks...). Mais il faut se méfier de tout le charme romantique dégagé par ces élégants personnages, car à terme il sera demandé à l'étranger des services illégaux comme de participer à un mariage blanc ou de verser dans des trafics sous-terrains.

vendredi 10 juin 2016

Héros


Sur l'île d'Irabu, il y a fort longtemps, un village de pêcheurs fut accablé par la disparition de plusieurs de ses habitants. Au fil des mois, la plus grande partie des pêcheurs disparurent en mer les uns après les autres, sans explication. Les survivants ne parvenant pas à subvenir aux besoins du village, la famine s'ajouta à leurs malheurs.

Cette stèle raconte l'histoire d'un pêcheur qui, bravant la peur et la faim, s'aventura en pleine mer pour assurer la survie de son peuple agonisant. Il se fit attaquer par un énorme cachalot, qu'il parvint à harponner, et avec qui il se battu farouchement pendant plusieurs jours avant d'en venir à bout. Épuisé par le combat, saignant de blessures dont l'air marin empêchait la cautérisation, il utilisa ses dernières forces pour remorquer l'animal mort jusqu'au rivage. Le village entier, apercevant le bateau et son impressionnant chargement, accouru pour accueillir l'homme, qui succomba dans les bras de ses proches.

L'animal fut éventré et on y découvrit les corps de tous les hommes disparus en mer, dévorés par la bête.

Et l'homme qui acheva le fléau, enterré ici, fût érigé au statut de héros.